Les congés sont bien plus qu’un simple droit du travail : ils permettent de préserver l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle, de se reposer et de prévenir les risques de burn-out. Mais entre les congés payés, les RTT, les jours fériés et les absences exceptionnelles, il est facile de s’y perdre. Combien de congés a-t-on vraiment le droit de prendre en France ? Voici un tour d’horizon complet, à jour et accessible, pour tout comprendre.
Les congés payés : le socle commun pour tous les salariés
À combien de jours a-t-on droit ?
En France, chaque salarié acquiert 2,5 jours ouvrables de congés payés par mois travaillé, soit 30 jours ouvrables par an (ce qui correspond à 5 semaines de congés). Cela s’applique à tous les types de contrats : CDI, CDD, intérim, à temps partiel… La seule condition est d’avoir travaillé au moins un mois.
À noter : on parle ici de jours ouvrables, c’est-à-dire tous les jours de la semaine sauf le dimanche (et parfois le samedi selon l’organisation de l’entreprise).
Quand peut-on les prendre ?
En général, les congés sont pris entre le 1er mai et le 31 octobre, sauf accord différent avec l’employeur. Il est possible de les fractionner ou de les reporter, mais cela dépend de la convention collective ou des usages de l’entreprise.
Les jours de RTT : une spécificité liée au temps de travail
Le dispositif de Réduction du Temps de Travail (RTT) concerne les salariés qui travaillent plus de 35 heures par semaine dans le cadre d’un forfait jour ou horaire. Ces jours sont une forme de compensation pour le temps travaillé au-delà du seuil légal.
Le nombre de jours de RTT dépend :
- du nombre d’heures travaillées dans l’année
- du nombre de jours ouvrés dans l’année
- et du type de contrat ou d’accord collectif.
En moyenne, un salarié au forfait jour bénéficie d’environ 10 à 15 jours de RTT par an.
Les jours fériés : quels sont-ils et sont-ils payés ?
La France compte 11 jours fériés légaux dans l’année. Ils ne sont pas tous obligatoirement chômés, mais le 1er mai est le seul jour férié obligatoirement payé et non travaillé (sauf cas particuliers).
Voici les 11 jours fériés en France :
- 1er janvier (Jour de l’An)
- Lundi de Pâques
- 1er mai (Fête du Travail)
- 8 mai (Victoire 1945)
- Ascension
- Lundi de Pentecôte
- 14 juillet (Fête nationale)
- 15 août (Assomption)
- 1er novembre (Toussaint)
- 11 novembre (Armistice)
- 25 décembre (Noël)
La manière dont ces jours sont rémunérés ou récupérés dépend souvent des accords collectifs ou des usages propres à chaque entreprise.
Les congés exceptionnels : pour les événements de la vie
Certains événements personnels ouvrent droit à des congés exceptionnels rémunérés. Ils ne sont pas déduits des congés payés et sont fixés par le Code du travail (minimums légaux, pouvant être augmentés par des accords d’entreprise).
Voici une liste des congés exceptionnels les plus courants :
- Mariage ou PACS du salarié : 4 jours
- Mariage d’un enfant : 1 jour
- Naissance ou adoption d’un enfant : 3 jours (hors congé paternité)
- Décès d’un proche (conjoint, enfant, parent) : de 3 à 5 jours selon le lien de parenté
- Annonce de la survenue d’un handicap chez un enfant : 2 jours
Le congé maternité, paternité et parental : des droits bien encadrés
Congé maternité
Il est d’une durée de 16 semaines pour un premier ou deuxième enfant (6 semaines avant la naissance, 10 après), et peut être allongé en cas de grossesse multiple ou pathologique. Il est rémunéré par la Sécurité sociale sous certaines conditions.
Congé paternité
Depuis juillet 2021, ce congé est de 25 jours consécutifs (32 jours en cas de naissances multiples), dont 4 jours obligatoires. Il est également pris en charge par la Sécurité sociale.
Congé parental
Il peut être pris par la mère ou le père, à la suite du congé de maternité ou paternité, pour une durée maximale de 3 ans(1 an renouvelable deux fois). Il permet de réduire ou suspendre son activité pour s’occuper de son enfant.
Le cas particulier des congés non rémunérés
Le salarié peut également demander à son employeur un congé sans solde, comme par exemple :
- Un congé sabbatique (pour réaliser un projet personnel)
- Un congé pour création d’entreprise
- Un congé pour convenance personnelle
Ces congés ne sont pas obligatoirement accordés par l’employeur et ne donnent pas droit à rémunération, ni à l’acquisition de congés payés pendant la période d’absence.
Synthèse des principaux congés
| Type de congé | Durée moyenne | Rémunération | Conditions d’obtention |
|---|---|---|---|
| Congés payés | 5 semaines/an | Oui | 1 mois minimum d’ancienneté |
| Jours RTT | Variable (10 à 15 jours/an) | Oui | Temps de travail supérieur à 35h |
| Jours fériés | 11 jours/an | Oui* | Selon l’entreprise |
| Congé maternité | 16 semaines (minimum) | Oui (CPAM) | Travail préalable requis |
| Congé paternité | 25 à 32 jours | Oui (CPAM) | Dans les 6 mois suivant la naissance |
| Congé parental | Jusqu’à 3 ans | Partiel ou non | Être parent d’un enfant de -3 ans |
| Congés exceptionnels | 1 à 5 jours selon les cas | Oui | Événement justifié |
*Sauf exceptions selon les conventions ou accords collectifs.
En conclusion
La France offre un système relativement protecteur en matière de congés, avec des droits bien encadrés par le Code du travail. Que vous soyez salarié du privé ou du public, il est essentiel de connaître vos droits pour mieux organiser votre vie personnelle, familiale ou même vos projets.
Pour aller plus loin, pensez à consulter votre convention collective, souvent plus avantageuse que le droit commun. Et surtout, n’hésitez pas à échanger avec votre service RH : il est là pour vous accompagner dans l’exercice de vos droits.




