Que vous soyez en pleine recherche d’emploi, en poste depuis plusieurs années ou récemment promu, négocier son salaire est une étape importante de votre parcours professionnel. Et pourtant, beaucoup hésitent, par peur de froisser leur employeur ou de sembler trop gourmands. Pourtant, demander une rémunération juste est non seulement légitime, mais aussi essentiel pour valoriser vos compétences et vos responsabilités.
Dans cet article, nous vous guidons à travers chaque étape de la négociation salariale, avec des conseils concrets pour oser, convaincre et obtenir ce que vous méritez.
Comprendre le bon moment pour négocier
Lors de l’entretien d’embauche
C’est souvent le premier moment où la question du salaire se pose. Vous venez de convaincre un recruteur ? C’est maintenant que tout se joue. Attendre qu’on vous fasse une proposition peut être stratégique, mais vous avez aussi le droit d’initier la discussion, surtout si vous avez plusieurs pistes ou une idée claire de vos prétentions.
Pendant un entretien annuel
Si vous êtes déjà salarié, le meilleur moment pour parler salaire est souvent l’entretien annuel d’évaluation. C’est l’occasion de revenir sur vos résultats, vos objectifs atteints, et d’ouvrir le dialogue.
En cas d’évolution de poste ou de responsabilités
Si vous avez pris davantage de responsabilités, ou changé de périmètre, cela justifie une revalorisation de votre rémunération. Dans ce cas, il est important d’appuyer votre demande par des faits concrets.
Se préparer avant la négociation
Négocier un salaire ne s’improvise pas. Une bonne préparation vous aidera à être plus à l’aise et plus convaincant.
Se renseigner sur les salaires du marché
Avant de parler chiffres, il est essentiel de savoir ce que vaut votre profil. Pour cela, vous pouvez consulter des sources comme :
- Les grilles salariales disponibles sur des sites comme Glassdoor, Welcome to the Jungle, APEC ou Indeed
- Les baromètres des cabinets de recrutement spécialisés dans votre secteur
- Votre réseau professionnel : anciens collègues, mentors, groupes sur LinkedIn
Connaître la fourchette de rémunération pratiquée dans votre domaine vous permettra de viser juste et de rester crédible.
Évaluer votre valeur ajoutée
La négociation ne repose pas seulement sur le marché, mais aussi sur votre parcours, vos compétences, vos résultats. Listez ce que vous avez accompli : projets menés, clients fidélisés, améliorations mises en place… Tout cela constitue votre argumentaire.
Préparer ses arguments
Anticipez les éventuelles objections, et préparez des réponses claires. Par exemple, si on vous répond que « le budget est serré », soyez prêt à proposer une alternative, comme des avantages non financiers (jours de télétravail supplémentaires, formation, etc.).
Comment aborder la discussion
Créer un climat de confiance
Évitez d’arriver en terrain conflictuel. Le but n’est pas d’exiger, mais de proposer. Utilisez un ton ferme mais respectueux, en montrant que vous êtes ouvert à la discussion.
« J’aimerais échanger avec vous sur l’évolution de ma rémunération, en lien avec mes résultats et mes nouvelles responsabilités. »
Proposer une fourchette
Donner une fourchette plutôt qu’un chiffre fixe permet d’ouvrir le champ de la négociation et de laisser une marge de discussion. Par exemple : « J’ai consulté les salaires moyens dans le secteur, et pour ce type de poste, la rémunération se situe généralement entre 38 000 et 42 000 € brut par an. »
Être prêt à entendre un « non »
Un refus n’est pas une fin en soi. Il peut être temporaire. Dans ce cas, essayez d’obtenir un engagement dans le temps : « Serait-il possible de refaire un point dans trois ou six mois, selon l’évolution de l’activité ? »
Quels éléments pouvez-vous négocier ?
Le salaire fixe n’est pas la seule variable. Vous pouvez aussi discuter d’autres éléments qui améliorent votre rémunération globale ou votre qualité de vie au travail.
Voici les points que vous pouvez envisager :
- Le salaire fixe brut annuel
- La part variable (bonus, primes sur objectifs)
- Les avantages en nature (voiture de fonction, téléphone, ordinateur)
- Les jours de congés supplémentaires
- Le télétravail ou la flexibilité des horaires
- La formation professionnelle prise en charge
- L’intéressement ou la participation (dans les grandes entreprises)
Exemples de phrases pour bien négocier
Il est parfois difficile de trouver les bons mots. Voici quelques formulations que vous pouvez adapter à votre situation :
| Contexte | Formulation possible |
|---|---|
| Entretien d’embauche | « Compte tenu de mes compétences et de mon expérience dans ce domaine, je pense qu’une rémunération de 40 000 € brut annuel serait cohérente. » |
| Refus du recruteur | « Je comprends vos contraintes budgétaires. Serait-il envisageable de discuter d’une révision dans 6 mois, après une période d’essai réussie ? » |
| Entretien annuel | « Mes résultats sur les douze derniers mois ont permis d’atteindre et de dépasser nos objectifs. J’aimerais que cela se reflète dans mon évolution salariale. » |
Et si l’entreprise ne peut pas suivre ?
Il arrive qu’une entreprise ne puisse pas répondre favorablement à votre demande, pour des raisons budgétaires. Dans ce cas, ne vous braquez pas. Discutez d’autres formes de reconnaissance, et voyez si un calendrier de revalorisation est possible. Parfois, un « non » aujourd’hui peut se transformer en « oui » demain.
En résumé
Négocier son salaire est un acte normal, sain, et souvent nécessaire pour rester motivé et reconnu dans son travail. Avec une bonne préparation, une approche respectueuse et des arguments solides, vous mettez toutes les chances de votre côté pour obtenir une rémunération juste. Et si ce n’est pas possible tout de suite, n’oubliez pas : poser la question, c’est déjà faire avancer la discussion.
