Parler de ses défauts en entretien est souvent un moment redouté par les candidats. Cette question, aussi classique que déroutante, est pourtant une opportunité de se démarquer si elle est bien préparée. Mais attention : tous les défauts ne se valent pas, et certains peuvent vous coûter cher. Alors, quels défauts mentionner sans vous décrédibiliser ? Comment les présenter de manière constructive ? Voici un guide complet pour transformer cette question-piège en levier d’authenticité et de confiance.
Pourquoi les recruteurs posent-ils cette question ?
Il est important de comprendre que cette question n’a pas pour but de vous piéger, mais de mieux cerner votre personnalité. Ce que cherche un recruteur, ce n’est pas un candidat parfait, mais un professionnel conscient de ses limites et capable de travailler sur lui-même.
Répondre avec justesse à cette question prouve que vous avez :
- une bonne capacité d’introspection ;
- une certaine maturité professionnelle ;
- la volonté de progresser et de vous améliorer.
En somme, il ne s’agit pas seulement de « faire bonne figure », mais de montrer votre capacité à évoluer dans un cadre professionnel.
Les erreurs à éviter absolument
Avant de vous lancer dans la liste des défauts à mentionner, commençons par ceux à proscrire. Certains peuvent vous porter préjudice dès les premières secondes :
- Dire que vous n’avez pas de défaut : cela donne une impression de déni ou de manque de recul.
- Mentionner des défauts trop graves ou rédhibitoires pour le poste (manque d’organisation pour un poste d’assistant, difficulté à respecter les délais pour un chef de projet…).
- Utiliser de faux défauts « qualités déguisées », comme « je suis trop perfectionniste » ou « je travaille trop », qui paraissent peu sincères et souvent préparés à l’excès.
La transparence est une force, mais elle doit être maîtrisée.
Quels défauts peut-on citer sans crainte ?
Voici une sélection de défauts que l’on peut citer en entretien, à condition de les contextualiser et d’expliquer les efforts mis en place pour les corriger :
- Tendance à vouloir tout contrôler : bien présenté, ce défaut peut montrer un besoin de clarté et de maîtrise, souvent utile dans les postes de coordination.
- Timidité ou réserve en groupe : peut être valorisé si vous travaillez dans un environnement où l’écoute et la discrétion sont des qualités.
- Difficulté à dire non : signe d’un engagement fort, il peut être nuancé en expliquant comment vous apprenez à poser des limites.
- Impatience dans l’attente des résultats : peut refléter un goût pour l’efficacité et la performance.
- Manque d’aisance à l’oral (au départ) : pertinent si vous avez déjà entrepris des actions pour vous améliorer, comme suivre une formation ou intervenir en réunion.
Comment structurer votre réponse ?
La clé d’une bonne réponse, ce n’est pas tant le défaut lui-même que la façon dont vous en parlez. Il s’agit de démontrer un cheminement personnel, un apprentissage.
Utilisez la méthode en trois temps :
- Nommer le défaut de manière claire.
- Expliquer le contexte dans lequel il se manifeste.
- Décrire les actions mises en place pour le surmonter ou le réduire.
Par exemple :
“Je suis quelqu’un de naturellement réservé, ce qui a pu être un frein dans les échanges professionnels au début de ma carrière. J’ai pris conscience de ce point et j’ai décidé de me challenger en animant des réunions d’équipe. Aujourd’hui, même si ce n’est pas inné, je suis à l’aise pour prendre la parole quand cela est nécessaire.”
Cette méthode montre à la fois votre lucidité, votre volonté d’évolution, et votre sens des responsabilités.
Adapter vos défauts au poste visé
Tous les défauts ne sont pas égaux selon le type de poste. Ce que vous pouvez dire pour un poste technique ne conviendra pas forcément à une fonction managériale.
Voici une brève illustration :
Type de poste | Défaut acceptable | Justification possible |
---|---|---|
Poste créatif | Difficulté à respecter un cadre rigide | Favorise l’innovation |
Poste administratif | Tendance à être pointilleux | Sens du détail |
Poste commercial | Impatience face à la lenteur des cycles | Motivation à performer |
Poste de développeur | Besoin de concentration prolongée | Recherche de qualité |
Poste RH | Trop impliqué dans les problèmes des autres | Empathie développée |
Pensez toujours à relier votre défaut à des qualités professionnelles indirectes, sans tomber dans la justification à outrance.
Liste de défauts à personnaliser
Voici une liste utile pour préparer votre réponse en fonction de votre personnalité et du poste visé. Ne les utilisez pas tels quels, mais inspirez-vous-en pour construire une réponse honnête et nuancée :
- Tendance à vouloir aller trop vite
- Besoin de structure dans un environnement flou
- Doute fréquent avant une prise de décision importante
- Sensibilité élevée au regard des autres
- Difficulté à déléguer
- Manque de spontanéité
- Perfectionnisme qui ralentit parfois l’exécution
En résumé : l’authenticité est votre meilleure alliée
Réussir à parler de ses défauts en entretien, ce n’est pas simplement bien répondre à une question, c’est montrer que vous êtes capable d’analyse et de remise en question. Les recruteurs ne cherchent pas des machines, mais des personnes capables d’évoluer.
Soyez donc sincère, stratégique, et restez fidèle à qui vous êtes. Préparer cette question vous aidera non seulement en entretien, mais aussi à mieux vous connaître en tant que professionnel. Et cela, aucun défaut ne peut le gâcher.