Les RTT, ou Réduction du Temps de Travail, font partie des avantages que peuvent proposer certaines entreprises en France. Pourtant, il n’est pas toujours évident de comprendre leur fonctionnement ou de savoir combien de jours vous pouvez réellement obtenir chaque année. Entre le statut cadre ou non-cadre, les conventions collectives, les accords d’entreprise et les jours travaillés, le calcul peut varier sensiblement d’un salarié à un autre.
Dans cet article, nous vous expliquons clairement et simplement comment fonctionne le système des RTT, et surtout combien vous pouvez en obtenir.
Qu’est-ce que le RTT exactement ?
Les RTT ont été créés à la suite du passage aux 35 heures hebdomadaires en France. En principe, un salarié à temps plein doit travailler 35 heures par semaine. Mais certaines entreprises demandent à leurs collaborateurs de travailler davantage, tout en leur offrant des jours de repos supplémentaires en compensation.
Ces jours de repos sont donc des contreparties aux heures travaillées au-delà de la durée légale du travail, et ils ne doivent pas être confondus avec les congés payés.
Qui a droit aux RTT ?
Les RTT concernent principalement :
- Les salariés à temps plein dont la durée de travail dépasse les 35 heures hebdomadaires
- Les cadres au forfait jours, dont le temps de travail est calculé non pas en heures, mais en nombre de jours travaillés par an
Autrement dit, si vous êtes en contrat de 39 heures par semaine, ou si vous êtes cadre au forfait, vous pouvez bénéficier de RTT. En revanche, les temps partiels ou salariés strictement aux 35 heures n’y ont en général pas droit.
Comment calculer vos jours de RTT ?
Le nombre de RTT dépend du volume d’heures travaillées au-delà des 35 heures et du nombre de jours travaillés dans l’année.
Pour un salarié à 39 heures hebdomadaires
Prenons un exemple concret. Vous travaillez 39 heures par semaine, soit 4 heures de plus que la durée légale. Ces 4 heures supplémentaires par semaine doivent être compensées par des jours de repos.
Voici une estimation :
- 4 heures par semaine x 52 semaines = 208 heures supplémentaires
- 208 heures ÷ 7 heures (durée d’une journée de travail) ≈ 30 jours de RTT par an
Mais attention, ce calcul théorique peut varier en fonction :
- Des jours fériés qui tombent un jour ouvré
- De la présence d’un accord collectif ou d’entreprise
- Du fait que certaines semaines sont moins longues (vacances, absences, etc.)
Pour un cadre au forfait jours
Les cadres au forfait bénéficient généralement de 10 à 15 jours de RTT par an. Cela dépend du nombre de jours inclus dans le forfait (souvent 218 jours travaillés par an) et du nombre de jours ouvrables dans l’année (souvent autour de 253 jours, hors week-ends et jours fériés).
Un rapide calcul :
| Éléments | Nombre de jours |
|---|---|
| Jours calendaires | 365 |
| Week-ends (52 x 2) | -104 |
| Jours fériés tombant en semaine | -7 à -10 |
| Congés payés | -25 |
| Forfait jours (temps de travail prévu) | -218 |
| RTT estimés | ≈ 10 à 15 |
Les RTT sont-ils obligatoires ?
Non. Les RTT ne sont pas un droit automatique. Ils dépendent d’un accord collectif ou d’un accord d’entreprise. Si aucun dispositif n’est en place, l’entreprise peut choisir de rémunérer les heures supplémentaires plutôt que d’offrir des RTT.
Il est donc essentiel de vérifier votre contrat de travail ou la convention collective applicable à votre entreprise.
Quand et comment poser ses RTT ?
Les RTT peuvent être imposés par l’employeur, ou laissés à la main du salarié, selon l’accord en vigueur. Dans certaines entreprises, le calendrier est fixé à l’avance, alors que dans d’autres, les salariés peuvent choisir librement leurs dates, en respectant un délai de prévenance.
Il arrive aussi que les RTT soient posés en demi-journée, ce qui offre une certaine flexibilité, notamment pour s’occuper de démarches personnelles.
Une liste de points clés à retenir
- Les RTT compensent les heures travaillées au-delà de 35 heures par semaine
- Ils concernent principalement les salariés à 39h et les cadres au forfait jours
- Leur nombre dépend de l’année, du statut et de l’entreprise
- Le calcul est défini par un accord collectif ou d’entreprise
- Ils ne remplacent pas les congés payés
- Ils peuvent être imposés ou choisis librement selon le cadre prévu
RTT et fin de contrat : que deviennent-ils ?
Si vous quittez votre entreprise avec des RTT non pris, ils doivent être payés par l’employeur, au même titre que les congés payés non utilisés. Cette indemnité figure alors sur votre solde de tout compte.
Dans le cas d’un congé parental, arrêt maladie ou congé sans solde, les règles peuvent varier, notamment si les RTT sont crédités sur une base mensuelle.
Faut-il préférer les RTT à la rémunération d’heures supplémentaires ?
Tout dépend de vos priorités. Si vous souhaitez gagner en temps libre, les RTT sont une excellente solution. En revanche, si votre priorité est financière, le paiement d’heures supplémentaires (souvent majoré à 25 % ou 50 %) peut s’avérer plus intéressant à court terme.
Certaines entreprises offrent aussi la possibilité de transformer vos RTT en épargne temps, notamment via un Compte Épargne Temps (CET).
Conclusion
Le nombre de RTT auxquels vous avez droit dépend de nombreux paramètres : votre contrat, votre statut, la durée de travail, les accords en vigueur dans votre entreprise. Dans tous les cas, c’est un levier important pour équilibrer vie pro et vie perso. Si vous avez un doute, n’hésitez pas à en discuter avec votre service RH ou à consulter votre convention collective. Bien utilisés, les RTT peuvent être une véritable bouffée d’air dans votre organisation annuelle.
