Lorsqu’on se projette vers la retraite, une question revient sans cesse : quel sera le montant de ma pension par rapport à ce que je gagnais en activité ? La réponse varie selon plusieurs facteurs, notamment le régime auquel on cotise, le montant de ses revenus, la durée de cotisation ou encore le secteur professionnel. En moyenne, les retraités perçoivent un revenu de remplacement inférieur à leur ancien salaire, mais certaines stratégies permettent de s’y préparer efficacement.
Le taux de remplacement : un indicateur clé
Le taux de remplacement représente le rapport entre la pension de retraite et le dernier salaire perçu (ou une moyenne des salaires des dernières années). Il permet de mesurer la baisse de revenus à la fin de la carrière.
Exemple : Si vous touchez 2 000 € par mois en activité et 1 200 € de pension de retraite, votre taux de remplacement est de 60 %.
En France, le taux de remplacement moyen est d’environ 50 à 75 % selon les profils, avec des écarts significatifs selon les régimes.
Retraite du régime général (salariés du privé)
Pour les salariés du privé, la retraite est composée de deux parties :
- La retraite de base (gérée par la CNAV ou CARSAT)
- La retraite complémentaire (AGIRC-ARRCO)
Retraite de base
Elle est calculée selon la formule suivante :
Pension = Salaire annuel moyen × Taux × (Durée d’assurance / Durée de référence)
- Le salaire annuel moyen est basé sur les 25 meilleures années.
- Le taux plein est de 50 %.
- Il faut valider un certain nombre de trimestres (entre 166 et 172 selon l’année de naissance) pour l’obtenir.
Retraite complémentaire AGIRC-ARRCO
Elle fonctionne par un système de points. Chaque année, vos cotisations vous donnent droit à des points, qui seront convertis en pension au moment de votre départ. La valeur du point est réévaluée régulièrement.
➡️ Au total, un salarié du privé peut espérer entre 50 et 60 % de son dernier salaire à la retraite, s’il part à taux plein.
Fonction publique : un régime plus avantageux ?
Les fonctionnaires d’État, territoriaux et hospitaliers relèvent d’un autre régime. La pension de base est calculée sur les 6 derniers mois de traitement indiciaire (hors primes).
- Pour un départ à taux plein, le taux maximum est de 75 %.
- Cependant, les primes, qui peuvent représenter 20 à 40 % du revenu, ne sont pas prises en compte dans ce calcul. Elles donnent lieu à une retraite additionnelle (RAFP), souvent modeste.
En pratique, le taux de remplacement est donc souvent plus proche de 60 à 65 % du revenu global.
Les indépendants : un taux souvent plus bas
Les artisans, commerçants, professions libérales ont longtemps eu des régimes de retraite peu favorables. Depuis la réforme de 2018 (création de la SSI), ils sont rattachés au régime général, mais la réalité reste contrastée :
- Le revenu déclaré est souvent plus faible que le salaire net d’un salarié.
- Le taux de remplacement est souvent compris entre 30 % et 50 %, voire moins si les cotisations ont été irrégulières ou faibles.
➡️ Les indépendants ont donc tout intérêt à compléter leur retraite via des dispositifs privés ou des investissements personnels.
Taux de remplacement selon le niveau de salaire
Le niveau de salaire joue aussi un rôle important dans le montant de la retraite. Le système français est relativement redistributif, ce qui signifie que les plus petits revenus bénéficient souvent d’un taux de remplacement plus élevé.
Voici une estimation indicative :
Salaire mensuel net | Taux de remplacement moyen |
---|---|
1 200 € | 75 à 85 % |
2 000 € | 60 à 70 % |
3 000 € | 50 à 60 % |
5 000 € | 35 à 45 % |
Les cadres ou hauts revenus voient leur taux de remplacement baisser fortement, car les cotisations retraite sont plafonnées.
Quelles sont les stratégies pour améliorer sa retraite ?
Afin d’augmenter le montant de sa pension ou de compenser la perte de revenus, plusieurs solutions existent :
- Prolonger son activité pour augmenter ses droits et éviter une décote.
- Racheter des trimestres (pour les années incomplètes ou d’études).
- Investir dans l’immobilier locatif (ex. : LMNP).
- Souscrire un plan d’épargne retraite (PER).
- Diversifier ses placements (assurance-vie, actions, etc.).
Ces choix permettent de constituer des revenus complémentaires pour maintenir son niveau de vie.
Et si la retraite est insuffisante ?
En cas de retraite très faible, il existe plusieurs allocations minimales :
- L’ASPA (allocation de solidarité aux personnes âgées), pour les retraités ayant de faibles ressources (plafond de 1 012 €/mois pour une personne seule en 2025).
- Les minima de pension garantissent un revenu minimal pour les retraités ayant cotisé toute leur carrière à temps plein.
Questions fréquentes
Le taux de remplacement est-il le même pour tout le monde ?
Non, il dépend de nombreux facteurs : statut (salarié, fonctionnaire, indépendant), durée de cotisation, montant des revenus, âge de départ, etc.
Est-ce qu’on touche la même chose en retraite que son dernier salaire ?
Rarement. La retraite représente une partie du salaire, souvent entre 50 % et 75 %, sauf exceptions. Plus le salaire est élevé, plus le taux de remplacement diminue.
Peut-on vivre décemment avec sa seule pension de retraite ?
Cela dépend du niveau de vie souhaité. Beaucoup de retraités doivent adapter leurs dépenses ou recourir à des revenus complémentaires pour maintenir leur qualité de vie.